Vera ROHM
GLOBUS
L‘obscurité et la lumière sont un thème central pour l‘installation GLOBUS – La nuit est l‘ombre de la terre.Dans une multitude de langues vivantes, la phrase qui donne son titre à l‘ouvrage, La nuit est l‘ombre de la terre, du savant Johann Leonhard Frisch (1666-1743), apparaît dans des traductions enluminées, sur un globe tournant et éclairé de l‘intérieur, composé de deux hémisphères en verre acrylique laqué, suspendus au plafond.Parallèlement, plusieurs projecteurs répartis dans l‘espace d‘exposition projettent les caractères qui s‘allument sur le globe sur les surfaces du sol, des murs et du plafond de la cave voûtée. La rotation du globe et les projections sont coordonnées dans le détail, de sorte que l‘on a l‘impression que les caractères projetés résultent de l‘inscription sur le globe.Les lettres lumineuses sur le globe sombre reprennent formellement le thème du jour et de la nuit. Chaque langue sur le globe représente son propre monde, qui sont mis en relation les uns avec les autres. Ainsi, la typographie et les caractères du globe sont différents, mais le message reste toujours le même. Cela permet non seulement de montrer la diversité des modes d‘expression, mais aussi de mettre en évidence leurs liens. L‘impossibilité de comprendre les langues et les signes étrangers rend également perceptible leur caractère impénétrable. Ils se refusent à la connaissance immédiate et éclairante. Les signes faciles à déchiffrer deviennent des images mystérieuses qui ouvrent un espace d‘associa- tion sans fin. Les rapports cosmiques, l‘infinité de l‘espace et la diversité de l‘expression humaine sont transposés dans l‘espace d‘exposition et dans le langage lui-même.
Biographie |
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Née en 1943 à Landsberg/Lech en Bavière, Vera Röhm passe son enfance à Genève et à Darmstadt. Après un an d’études à l’Académie Charpentier, à Paris, elle effectue un stage de scénographie au Grand-Théâtre de Genève en 1962-1963 et poursuit ses études à l’ECAL de Lausanne. En 1967, séjours de travail à New York, au Nouveau-Mexique et en Californie. En 1968, à Paris, elle commence à élaborer ses premiers travaux plastiques. Suivent, en 1972, les Binome [Binômes], sculptures de métal et de pierre, matériaux associés à du plexiglas. C’est à cette époque qu’elle crée ses premiers Tetraeder mit Einschnitten [Tétraèdres avec incisions], en se fondant sur la méthode de bissection des angles ou de longueur des côtés du triangle. En 1975, elle commence à travailler au cycle des Ergänzungen, associations de bois et de plexiglas, et elle réalise Der Baum [L’arbre], qu’elle a photographié à la mine de Messel en Allemagne. Suite à un travail d’exploration photographique dans le quartier parisien du Marais, elle entreprend, à partir de 1977, les cycles de photographies sur lesquelles elle intervient, les Stützwerke [Étaiements]. En 1981 voit le jour la série photographique intitulée Windbruch im Wald [Troncs d’arbres brisés après la tempête] ; la même année, c’est la création de Skogsordbok [Dictionnaire forestier]. En 1983, Vera Röhm crée le décor de La nuit juste avant les forêts de Bernard-Marie Koltès, dans une mise en scène de Sigrid Herzog, pour le festival de théâtre de Munich.Vera Röhm est membre de la Darmstädter Sezession. Ses œuvres sont présentes à travers le monde dans de nombreuses collections publiques et privées. Elle expose régulièrement en Allemagne, en France et ailleurs. Elle partage sa vie entre Darmstadt et Paris |
Date:
avril 20, 2023